L'ÉTONNANTE ÉGLISE de NEVACHE
DÉDIÉE au FÉMININ SACRÉ...

Page 33 : Saint Marcellin...

Ce panneau représente Saint Marcellin, que l'on fait passer pour le premier évêque de la ville d'Embrun. Né en Afrique, il se serait embarqué à l'insu de ses parents et il arriva à Rome. Le Pape l'adressa à Eusèbe, évêque de Verceil, qui, tout en lui annonçant d'avance tout ce qu'il aurait à souffrir, l'exhorta fortement à s'acquitter avec courage de sa pénible mission. Saint Marcellin franchit les Alpes et arriva à Embrun.

Cet homme était d'une très grande sagesse et il découvrit tout naturellement la puissance des miracles. Sa foi, sa sainteté, son abnégation, son dévouement pour les autres, des prodiges opérés en mille rencontres, firent bénir et vénérer son nom dans toutes ces contrées.

Mais dans la deuxième moitié du 4ème siècle, le pouvoir de l'empereur romain était toujours très puissant alors que celui du Pape n'était qu'illusoire. Pour des raisons peu compréhensibles, Saint Marcellin fut tenu, comme de nombreux évêques, de souscrire aux requêtes de l'empereur au mépris de la foi chrétienne...

Il faut préciser que la fonction d'évêque existait bien avant l'émergence de la religion apostolique romaine. C'était une charge d'administrateur à laquelle l'empereur Constantin apporta une modification importante qui concernait la fonction religieuse. Avant, l'évêque était tenu de veiller à ce que les cérémonies aux dieux romains soient accomplies afin que ces derniers veillent sur l'empire.

Sous l'empereur Constantin, cette charge fut modifiée pour intégrer la nouvelle religion que saint Augustin prônait. Mais à l'évidence, son successeur, l'empereur Dioclétien, n'était pas d'accord et souhaitait revenir aux anciens cultes ou avoir plus de pouvoir sur cette nouvelle religion…

Saint Marcellin fut l'une des premières victimes de ces guerres de pouvoir. Il refusa d'abandonner ses convictions religieuses et il dût se réfugier dans les gorges des montagnes autour d'Embrun d'où il ne revenait qu'à la dérobée ou nuitamment pour y transmettre ses instructions et y exercer dans l'ombre ses fonctions religieuses.