Lors d'un retour d'Italie, Anne de Bretagne accompagnée de son époux le roi Louis XII, se serait perdue en traversant le col de Montgenèvre. Ils auraient été sauvés par des habitants de la vallée de la Clarée et en reconnaissance, elle aurait fait transformer un vieux fort en église, le décorant richement, finançant tout ces travaux avec sa cassette personnelle mais aussi avec l'aide de Jeanne de France, première épouse répudiée de Louis XII, sa concurrente en quelque sorte… Peut-on imaginer une seconde qu'un roi accompagné d'un corps de gens d'armes assez conséquent, qui a déjà plusieurs fois traversé les Alpes pour se rendre en Italie et qui connait très bien les dangers de la montagne, un roi qui a certainement recruté les meilleurs guides de la région puisse se perdre ainsi ??? Non, c'est impossible…
Pourtant, c'est l'une des légendes qui court sur l'origine de cette église qui porte une première date de construction en 1490 alors que Louis XII n'est devenu roi que huit ans plus tard. Autre légende, Charles VIII, lors d'une cure à Embrun, aurait été guéri miraculeusement par Notre Dame des Grâces et il aurait promis de construire ou de restaurer sept églises dans l'évêché. Or, il n'est venu que deux fois dans cette ville, en 1489 et en 1494, bien après le début des travaux et pour des raisons fort différentes.
Pierre a partagé le Retable en plusieurs zones. En haut, au niveau des corniches des deux pylônes latéraux se trouve le Monde Divin, sous cette ligne orange, le Monde Humain. Bien que les vitraux ne soient pas d'origine, il est logique de considérer que Marie et Jésus, dans le rectangle bleu, sont des intermédiaires privilégiées présents dans les deux mondes.
L'espace sous cette ligne orange est lui-même partagé en trois zones. Le pylône de gauche représente la théologie des hommes qui se battent pour un livre prétendu écrit par Dieu. N'était-ce pas plutôt par Yahvé ou encore par El, le père de Yahvé ? Le pylône de droite représente la démagogie dont font preuve les hommes depuis qu'ils imposent des religions écrasantes à toute l'humanité, massacre au nom de Dieu à l'appui.
Bien sûr, ces théologiens, philosophes ou démagogues de Dieu se sont placés à la hauteur de Jésus dont ils discutent toujours et encore de sa véritable nature (Ligne horizontale rouge) alors que les femmes, la reine Jeanne de France et la reine Anne de Bretagne, sont rabaissées tout en bas au niveau de Véronique qui symbolise l'Amour inconditionnel des Femmes pour Jésus (Ligne verte).
Ces deux pylones présentent tout deux la même architecture ; au centre, un archevêque engoncé dans ses principes et ses croyances. Au-dessus de lui, une maxime qui correspond à son état d'esprit profondément matérialiste et sous ses pieds, une reine de France sans couronne, sans fard et sans bijoux, écrasée par le poids de cette religion des hommes…
Mais au-dessus de la corniche, se trouve une maxime de sagesse qu'accompagne un Phénix qui porte autour de son cou un linge retenu par les deux anges qui pourrait être la représentation du Saint Suaire.
La partie centrale du Retable (Rectangle vert) représente l'aspiration des femmes à retrouver leurs véritables places, en quelque sorte un Espace Féminin Sacré tout près de Marie et de Jésus…
Quant à la mystérieuse Pyxide de Milan, elle était cachée encore plus bas, sous le plateau de l'autel.
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