L'ÉTONNANTE ÉGLISE de NEVACHE
DÉDIÉE au FÉMININ SACRÉ...

Page 76 : Ecrasée sous l'archevêque d'Embrun, la reine Jeanne de France...

Cette photo vous présente une reine de France représentée dans une très grande simplicité, sans dentelles, sans bijoux, sans fards. Certes cette femme a créé un ordre religieux féminin qui existe toujours mais pourquoi est-elle représentée ainsi, son portrait étant disposé sous les pieds de l'archevêque d'Embrun ?

Pierre pense que l'artiste qui a réalisé ce retable a été chargé de représenté le poids que des prélats ont pû mettre sur cette femme pourtant de très hauts niveaux tant social que spirituel.

Dans le bas de l'autre pylône, sur le côté gauche, se trouve un portrait d'Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII et qui deviendra la seconde épouse de Louis XII après dissolution de son premier mariage avec Jeanne de France lors d'un procès honteux... Elle aurait eu de bonnes raisons de détester Anne de bretagne mais sa présence ici prouve que les deux femmes partageaient quelque chose de bien plus important que les relations classiques de cour...

Dans la page suivante, Pierre vous présente Jeanne de France, première épouse de Louis XII et reine de France pendant quelques mois avant d'être répudiée avec la complicité du pape et des prélats...

Jeanne naquit le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi au foyer de Louis XI, roi de France et de Charlotte de Savoie. Sa naissance hélas, n'a rien d'une fête: son père attendait un garçon. Trois semaines plus tard, elle sera fiancée à son cousin Louis d'Orléans. Jeanne vivra à Amboise les premières années de sa vie, près de sa mère et de sa sœur, la future Anne de Beaujeu. Mais, Jeanne souffre d'une malformation de la colonne vertébrale qui devient de plus en plus apparente. Son père décide de l'éloigner de la cour, peu avant la naissance de Charles, le dauphin tant attendu (1470).

A l'âge de cinq ans, l'éducation de Jeanne est confiée à un couple sans enfants: François de Beaujeu, seigneur de Lignières et sa femme Anne de Culan. Elle n'a que cinq ou sept ans lorsque, priant Marie de lui enseigner en quoi elle pourrait lui faire plaisir et service, elle entend dans son cœur cette réponse: "Avant ta mort, tu fonderas une religion en mon honneur et ce faisant, me feras grand plaisir et service."

Dès qu'elle-même et le jeune duc auront atteint l'âge légal, la célébration de leur mariage aura lieu à Montrichard. Jeanne a 12 ans et Louis 14. Le roi Louis XI n'a pas voulu revenir sur sa décision, quoique le jeune Louis ait cette union en horreur. Mais, la raison d'État prime !

Entre-temps Charles est devenu Roi de France, sous le nom de Charles VIII. Il libère son cousin, Louis d'Orléans, après plusieurs intercessions de sa sœur Jeanne. Hélas, en 1498 Charles VIII meurt inopinément, victime d'un accident. L'époux de Jeanne lui succède sous le nom de Louis XII et Jeanne devient Reine de France. Mais le premier souci du nouveau Roi est d'obtenir l'annulation de son mariage. Après un long et pénible "procès", le mariage est annulé. Jeanne n'est plus Reine de France, mais est libre désormais. En janvier 1499, Louis XII épouse sa belle-sœur Anne de Bretagne, l'épouse de Charles VIII.

Jeanne reçoit en apanage le duché de Berry. Elle se préoccupe de la justice, de la misère, de l'éducation. Très vite dans la région, elle est appelée "la bonne Duchesse". A travers ses multiples tâches de gouvernement, elle garde au cœur cette fondation dont elle porte la promesse depuis près de trente ans: un nouvel Ordre religieux tout consacré à imiter Marie, telle que l'évangile nous la fait connaître, pour le seul Plaisir de Dieu. Elle s'en ouvre à son confesseur, le Père Gilbert Nicolas (qui sera connu après 1517 sous le nom de Gabriel-Maria).

Au printemps de 1500, les premières jeunes filles étaient réunies, en vue de ce projet. Jeanne fit bâtir un monastère à coté de son palais. La première Règle fut approuvée à Rome le 12 février 1502. Le jour de la Pentecôte 1504, elle fait en privé, avec le Père Gabriel-Maria, profession d'observer la Règle de la Vierge Marie, tout en restant dans le monde, fidèle à son devoir d'état. Elle meurt à Bourges le 4 février 1505 à l'âge de 41 ans. En 1742, elle fut déclarée Bienheureuse et canonisée en 1950.